Les avancées scientifiques et techniques, d’une part, une prise en compte des risques en matière de santé publique, d’autre part, font qu’il y a une adaptation constante des besoins transfusionnels à l’offre. Néanmoins, ces besoins augmentent et la disponibilité en produits peine à suivre. Tous ces éléments sont constatés au niveau français comme au niveau européen.
Or, la sécurité transfusionnelle implique la qualité des produits ainsi que les capacités d’autosuffisance, afin de couvrir la totalité des besoins, et ce en temps réel. De ce fait, l’acte de prescription devient primordial: il doit être fait sciemment. En effet, pour les 10 années à venir, il est difficile de prévoir de véritables produits de substitution permettant de compenser les fonctions du globule rouge. De ce Congrès, autosuffisance et sécurité seront les maîtres-mots.
En parallèle, nous tenterons d’étudier les éléments du différentiel entre l’offre et les besoins, à savoir l’amélioration des prescriptions, le développement de nouvelles biotechnologies, en particulier celles fondées sur les thérapies cellulaires, même si l’élucidation de nombre de mécanismes reste nécessaire. La finalité est au bout de ce chemin.
Toutes ces voies de développement, de recherche et de référence devraient conduire à renforcer la sécurité des produits sanguins transfusés.
Ce Congrès arrive donc à un moment charnière de l’évolution de notre discipline. Aussi, il nous importe de bien percevoir la demande des praticiens et des patients, et de pouvoir faire face en termes de disponibilité des produits sanguins nécessaires.
En conclusion, je voudrais rendre hommage aux donneurs de sang, et, à l’autre bout de la « chaîne », aux receveurs, ainsi qu’aux professionnels de la transfusion sanguine qui œuvrent avec un objectif commun : sauver des vies tout simplement.
L’appui, le soutien et la confiance de nos instances apparaissent indispensables pour une transfusion efficace et sans cesse sécurisée.
Pr Philippe ROUGER
Président de la Société de Transfusion Sanguine |
Les quinzes dernières années ont été, pour la spécialité transfusionnelle,
marquées par de nombreux évènements fondamentaux et
structurants. Citons parmi eux :
- La création de l’EFS, opérateur civil unique de la transfusion en
France.
- Les évolutions majeures dans des domaines technologiques
telles que la mise en place du dépistage génomique virale sur
tous les dons de sang, la réflexion et la mise en place de procédés
d’inactivation viral des PSL, le début d’automation des techniques
de préparation...
- L’émergence de nouveaux métiers qui devront être reconnus
comme partie intégrante de la spécialité transfusionnelle (ingénierie
cellulaire, thérapie génique, développement de la génomique
dans le domaine de l’immuno-hématologie...).
- Le développement de la sécurité et de la qualité (certification
ISO 9000 des établissements, accréditation des laboratoires) qui
rendent la communauté transfusionnelle exemplaire à cet égard.
- La tension sur le don qui nécessite le développement de nouvelles
stratégies pour faire face aux exigences quantitatives mais
aussi aux exigences qualitatives quant à la sécurité et à l’éthique
des donneurs et des dons.
Ces quelques faits, non exhaustifs, montrent bien la nécessité
impérieuse du développement de la formation et de l’information
des acteurs.
L’EFS et particulièrement l’EFS Ile de France s’inscrivent dans cette
démarche. Ce dernier devra aussi populariser son modèle basé
sur une proximité avec le clinicien, dont témoigne son maillage de
sites, permettant une prise en charge totale de sa mission depuis
le donneur jusqu’au receveur. La SFTS, au travers de son congrès,
devra pour sa part, apporter des jalons permettant la mise en
place de cette formation et de cette information.
Pr Philippe BIERLING
Président du Comité d’Organisation |